Ballet National de Cuba
Du 6 au 20 Juillet 2017
Paris, Salle Pleyel
Distribution : Ballet National de Cuba
Le Ballet National de Cuba revient à Paris après dix ans ! La compagnie dirigée par la « Prima Ballerina Assoluta », Alicia Alonso, présentera deux classiques du répertoire : du 7 au 12 juillet Giselle, et du 15 au 20 juillet Don Quichotte, ballet dans lequel la troupe cubaine fait preuve de toute ses qualités techniques et de son caractère.
Giselle
Ce ballet tient une place toute particulière dans le répertoire du Ballet National de Cuba.
L’histoire de Giselle au Ballet National de Cuba commence avant même la création de la compagnie en 1948. Le 2 novembre 1943, avec le Ballet Theatre, Alicia Alonso incarne le rôle-titre au Metropolitan Opera de New York. Plus qu’une soirée mémorable, ce spectacle marque le début d’une interprétation de référence, notamment au 2ème acte, où la petite paysanne trahie, devient un esprit de l’au-delà, une « âme de la danse ». Alicia Alonso donne alors une impression d’immatérialité.
En tant que chorégraphe, Alicia Alonso transcende Giselle, permettant au ballet d’atteindre une nouvelle dimension poétique.
L’intrigue concise, loin de se diluer dans les successions des diverses danses, est intimement liée à la chorégraphie, destinée à relier les deux actes entre eux, dans une homogénéité stylistique et théâtrale.
Ainsi, à l’acte I, Alicia Alonso – pendant la pantomime de la mère de Giselle annonçant sa crainte de voir sa fille se transformer en Wili – fait apparaître un spectre au fond de la scène. Elément fantastique prémonitoire de ce qui va se passer à l’acte II.
Au pas de deux des paysans (dit aussi des « vendangeurs ») du premier acte – divertissement ajouté qui ralentit l’action – Alicia Alonso substitue un pas de dix réunissant les amies et amis de Giselle, qui entourent déjà le personnage, recentrant ainsi l’intérêt sur le rôle principal.
Sa vision du deuxième acte est très romantique et joue sur l’illusion, le surnaturel d’un autre monde (arabesques doucement déployées, ralentissements des tours, comme en apesanteur).
En 1966, Alicia Alonso reçoit le Grand Prix de la Ville de Paris pour sa version de Giselle et pour son interprétation personnelle du rôle-titre, lors du 4e Festival de Danse au Théâtre des Champs Elysées.
La version de Giselle d’Alicia Alonso entre au répertoire du Teatro Colón de Buenos Aires en 1958, de l’Opéra de Paris en 1972 (elle y sera dansée jusqu’en 1986), du Ballet del Teatro de Bellas Artes de Mexico en 1976, du Ballet de l’Opéra de Vienne en 1980, du Ballet du Théâtre San Carlo de Naples en 1981, et du Ballet du Théâtre National de Slovaquie en 1989.
Don Quichotte
Dès le XVIIIe siècle, le héros idéaliste de Cervantès inspire les chorégraphes un peu partout en Europe (Jean-Georges Noverre à Vienne, Filippo Taglioni à Turin).
Marius Petipa (1818-1910), danseur et chorégraphe français, installé en Russie, produit en 1869 à Moscou, sa version de Don Quichotte qu’il remanie deux ans plus tard pour le Ballet impérial de Saint Pétersbourg, dont il est devenu le maître incontesté.
Un de ses élèves, Alexandre Gorski (18711924) remontera l’ouvrage en 1900, resserrant l’action et lui apportant un dynamisme théâtral qui en fera l’un des ballets les plus enjoués du répertoire.
C’est de cette version Petipa/Gorski que découleront ensuite, les autres adaptations, y compris celle du Ballet National de Cuba, réalisée en 1988.
La version d’Alicia Alonso – composée d’un prologue et de trois actes – a, en outre, le mérite d’accorder une plus grande place aux personnages de Don quichotte et de Sancho Pança qui – dans beaucoup d’autres versions – ne font que traverser les diverses péripéties des amours contrariées du barbier Basilio et de Kitri, la fille de l’aubergiste. Ici, le chevalier et son valet, faisant le lien entre les différentes scènes, sont véritablement les protagonistes du ballet.
Et les solistes cubains – dans les principaux rôles – font assaut de virtuosité.
La compagnie
Le Ballet National de Cuba compte aujourd’hui 50 danseurs entre premiers danseurs, solistes, coryphées et corps de ballet.
Alicia Alonso et son mari Fernando Alonso créent la compagnie en 1948 mais elle prend le titre de Ballet National seulement après la prise du pouvoir par Fidel Castro en 1959 qui commença en même temps à soutenir le développement de l’école de danse . Depuis, le Ballet National de Cuba témoigne d’une part de la tradition chorégraphique classique la plus pure et la plus exigeante, et d’autre part s’affirme comme authentique représentant de la culture hispano-américaine. Ce double visage transparaît à travers un répertoire qui compte à la fois de grands ballets mythiques (Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant, l’irrésistible Don Quichotte, Coppélia et surtout Giselle dans la chorégraphie internationalement appréciée d’Alicia Alonso), des œuvres issues des Ballets Russes de Diaghilev (Les Sylphides, Pétrouchka, L’Après-midi d’un faune…), des chorégraphies de George Balanchine, ainsi que des créations de chorégraphes cubains (Alberto Alonso, Alberto Méndez, José Parés, Gustavo Herrera, Ivan Tenorio, Jorge Lefebre) et étrangers (Anton Dolin, Maurice Béjart, Roland Petit, Antonio Gadès, Jérome Robbins, Brian MacDonald, Vittorio Biagi, Pierre Lacotte, William Forsythe, Kenneth MacMillan, Heinz Spoerli).
Après une génération d’étoiles issue de l’héritage direct d’Alicia Alonso, Sadaise Arencibia, Viengsay Valdés, Anette Delgado, Rafael Quenedit, ou Dani Hernández contribuent aujourd’hui à porter haut le nom du Ballet National de Cuba.