Tenir le temps
Chorégraphie : Rachid Ouramdane
Musiques : Jean-Baptiste Julien
“J’imagine soumettre seize interprètes à une mécanique qui les dépasse faite d’actions rythmées, d’effets de mouvements-dominos, d’avalanches et de réactions en chaîne » affirmait Rachid Ouramdane lors de la présentation au Festival de Montpellier 2015 de Tenir le temps.
A sept mois de distance, la pièce est représentée au Théâtre de La Ville qui a soutenu les débuts de ce jeune chorégraphe et ensuite accueilli ses créations.
Quelles réflexions nous a-t-elle suscitées ? Tenir le temps est une pièce qui commence avec le solo d’un danseur qui, au fur et à mesure, met en jeu les articulations des différentes parties de son corps, jusqu’à exécuter des mouvements très rapides et très courts.
Ensuite il cède la place aux seize interprètes et les géométries, vrais éléments caractéristiques de cette pièce, se mettent en place. En fait, soutenus par la musique de Jean-Baptiste Julien, les danseurs traversent l’espace de la scène, en) suivant les diagonales ou bien par des marches horizontales ou verticales. Leurs mouvements sont bien calculés, garder le rythme est le mot d’ordre.
Pendant l’heure de ce spectacle, on ne peut pas s’attendre à des surprises vu que tout semble être soumis à une loi mécanique de fer. Ils sont rares les moments où les danseurs peuvent briser la chorégraphie très codifiée et carrée qui par moment nous rappelle certaines pièces d’Anne Teresa de Keersmaeker ou bien de Mathilde Monnier. Bien sûr, ils tiennent le temps, mais le chorégraphe aurait pu obtenir le même résultat avec un langage corporel plus varié et moins répétitif. Sans doute l’esprit et la cohésion du groupe de danseurs constituent un des points forts de la pièce.