Samsara

Chorégraphie : Jann Gallois

Musiques : Charles Amblard, Robert et Richard Sherman

Laurent Philippe

ph. Laurent Philippe

Jann Gallois, présente au Théâtre national de la danse Chaillot sa dernière création, Samsara. La chorégraphe, artiste associée à ce théâtre depuis 2017, consacre cette pièce à la philosophie bouddhiste tibétaine à laquelle, elle-même, adhère depuis longtemps.

L’assujettissement à la vie quotidienne sous toutes ses facettes, s’oppose, en contraste, à la recherche d’un mode de vie plus spirituel. Samsara se déroule, en mettant en avant les contrastes, le poids liés à des valeurs terrestres dont on peut s’échapper grâce à des choix spirituels. Les sept danseurs présents sur scène sont enlacés de cordes noires, pesant près de cent kilos. Cela permet une cohésion entre eux qui les empêchent de s’enfuir. Leurs tentatives restent vaines. La lourdeur de ces contraintes les empêche de s’approprier plus d’espace, ils manifestent leur malaise en regardant fixement le public.

Parfois, les relations humaines deviennent compliquées, animées, aux limites de la violence. La seule échappatoire est de s’élever spirituellement. L’unique élément de décor présent sur scène est un grand anneau en métal, en guise de lampadaire auquel ils peuvent s’accrocher. Lentement, l’anneau monte au ciel : une sorte d’ascension symbolique et spirituelle se réalise pour ceux qui prennent le risque. C’est un moment de forte cohésion collective qui dépasse et permet l’affirmation de chaque individualité. Les lumières chaudes valorisent ces moments « sacrés » un apaisement qui fait oublier les contrastes, les faiblesses, les incertitudes de la vie matérielle. On monte et on descend. La pièce est construite sur cette alternance, qui se répète tout au long de la représentation. Sa répétitivité cache les indécisions de l’homme confronté à la possibilité d’opter pour des choix plus radicaux.

Le message ultime est clair : il n’y a plus de retour. Finalement, cette communauté décide de s’élever et de rester en hauteur. Avec les jeux de lumières, les corps accrochés, suspendus au plafond, dessinent une forme géométrique, dans laquelle on pourrait reconnaître un mandala. Dans cette atmosphère  immobile et surnaturelle, la pièce s’achève. 

Jusqu’au 17 Novembre

Paris, Thêatre national de la danse Chaillot, 6 Novembre 2019

Antonella Poli

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