Phuphuma Love Minus

Distribution : Le choeur Phuphuma Love Minus

Musiques : Chants traditionnels d'Afrique du Sud

Phuphuma Love Minus-ph.Vuyani Feni

Ils sont onze sur scène et constituent l’ensemble choral Phuphuma Love Minus, créé en 2002 dans le village sud-africain de Ngabayela-Umsinga. L’objet de leur art est la transmission des chants  à cappella appelés isicathamija, symboles de leur tradition culturelle zoulou.

Après des années de reconnaissance de la qualité de leur travail en Afrique du Sud, ils acquièrent une dimension plus internationale grâce à Robin Orlyn qui les découvre et conçoit une pièce, Walking next to our shoes intoxicated by strawberries and cream we enter continents without knocking, où la chorégraphe utilise la force et la voix de ces chanteurs.

Du 25 Mars au 2 Avril, le chœur Phuphuma Love Minus se produit au Musée du Quai Branly avec un spectacle qui reste fidèle à ses origines artistiques. Ils chantent en zoulou, la langue la plus parlée d’Afrique du Sud. La structure musicale rappelle celle des negro spirituals américains : un chanteur principal expose le thème et raconte l’histoire tandis que le chœur lui répond et l’accompagne rythmiquement d’une voix puissante et chaude. Leur technique vocale n’a pas grande chose à envier à celle de célébrités telles que le Golden Gate Quartet. Leurs chants sont passionnants et témoignent de l’attachement de ces interprètes à leur terre et à leur culture. Ils nous parlent d’épisodes de la vie quotidienne, du rapport de l’homme avec la nature, des sentiments.

La danse liée à ces chants a ses racines au siècle dernier dans les townships de Johannesburg, époque où les ouvriers, débarqués des campagnes, étaient logés dans des pensions où il était interdit de faire du bruit. Il ne restait que danser et chanter en chuchotant et en effleurant le sol. Aujourd’hui il n y a plus besoin de respecter cette dimension silencieuse, la danse pouvant être plus libre. Ils dansent librement au rythme de leur voix, le seul instrument qui les accompagne. Les mouvements deviennent souvent plus amples quand ils osent exécuter des développées spectaculaires, jetant leurs jambes en l’air à la manière des danseurs de capoeira ou de pratiquants d’arts martiaux. Il semble aussi qu’ils s’inspirent souvent, non sans humour, de la gestuelle du monde animal qui fait partie de leur environnement originel.

A la sortie du spectacle, le spectateur ne peut s’empêcher de penser à l’influence qu’ont eu les musiques et les danse traditionnelles africaines sur le développement d’une grande partie des formes artistiques mondiales depuis la fin du XIX siècle.

Phuphuma Love Minus-ph.DR

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