Le nouveau CHoPin de Christine Hassid

Chorégraphie : Christine Hassid

Distribution : Danaë Suteau, Elisa Manke, Baptiste Martinez, Arthur Delorme, Mazzella Pasquale

Musiques : Frédéric Chopin

ph.Olivier Houeix

La chorégraphe Christine Hassid a redonné vie à sa pièce CHoPin, qu’elle avait créée en 2020 à l’invitation de la compagnie russe d’Ekaterinburg, après avoir été remarquée en 2017 pour sa relecture Spectre (s) du célèbre ballet de Mickael Fokine Le Spectre de la Rose, lors du festival du Temps d’aimer.

 CHoPin reçut un grand succès et obtint deux nominations aux Golden Mask Awards, la manifestation qui met à l’honneur les arts vivants en Russie. (Parmi les nominés de cette année, nous retrouvions aussi Angelin Preljocaj et William Forsythe qui gagna le prix).

L’arrivée de la pandémie de Covid 19 et l’explosion de la guerre en Ukraine empêchèrent la tournée de se poursuivre.

Cette pièce, reprise à l’occasion du Festival Le Temps d’aimer à Biarritz en septembre 2024, puis à l’Opéra de Limoges en octobre 2024 et à Eysines (Bordeaux) le 13 mars dernier, naît de la rencontre de l’expérience personnelle des exils de Chopin, de Pologne et de France, qui influencèrent ses compositions musicales et de celle de la famille de Christine Hassid, déportée par les nazis.

Ces thèmes, accompagnés des musiques du compositeur polonais, prennent corps grâce à une chorégraphie vibrante et lyrique où les cinq interprètes dansent avec une grande intensité sur scène.

ph.Stéphane Bellocq

Le rapport avec la musique est vécu surtout sur le plan des émotions qu’elle dégage plutôt que d’un point de vue rythmique : elle inspire l’intensité ou la délicatesse des gestes, les moments de tendresse ou de tristesse incarnés par les danseurs, qui relèvent avec leurs mouvements les mélodies du piano.

La gestuelle est très soignée, ce qui permet de marquer les nuances poétiques de la musique et d’instaurer un véritable dialogue entre les interprètes, qui créent une atmosphère intime.

CHoPin révèle la souffrance et le sens aussi de révolte, bien exprimés par les interprètes, surtout dans leurs soli ; les scènes en groupe exaltent la beauté de la musique, en particulier pendant le Concerto n. 1 en mi mineur pour piano et orchestre.

Christine Hassid instaure dans cette pièce une alliance profonde entre le romantisme du compositeur polonais et ses propos, ce qui lui permet d’exprimer de manière optimale son style chorégraphique écrit où chaque geste est porteur de sens, d’envie de liberté, d’amour pour ses racines et de respect pour l’humanité.

ph.Olivier Houeix

Eysines, Théâtre Jean Vilar – Le Plateau, 13 mars 2025

Antonella Poli

 

 

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