Du désir d’horizons
Chorégraphie : Salia Sanou
Du désir d'horizons-ph.Stéphane Maisonneuve
Le titre de cette nouvelle création de Salia Sanou, Du désir d’horizons, est déjà assez explicite. Le chorégraphe avait terminé une mission au Burundi pour le développement du programme African Artist Developpement, en travaillant pendant une semaine dans un camp de réfugiés. Les images et les sensations vécues pendant cette expérience se sont inscrites dans sa mémoire et ont inspiré cette pièce interprété avec beaucoup de cœur par huit danseurs.
Le langage chorégraphique de Salia Sanou est apparemment simple. Ce qui nous touche est la poésie transmise par les mouvements et l’engagement des interprètes. La gestuelle prédominante est constituée par des ports de bras puissants qui représentent le désir d’ouverture au monde. Et cela est parfaitement en ligne avec certains concepts psychologiques qui indiquent les bras comme moyens d’ouverture au monde.
Le chorégraphe s’engage à nous délivrer un message d’optimisme malgré les sources d’inspiration qui n’y incitent pas. A partir de son expérience dans les camps de réfugiés où il avait pu constater le désespoir, la tristesse, le sourire souffrant des enfants et toute l’incertitude pour le futur, l’auteur veut surtout diffuser un message pour transmettre le désir de vivre et la volonté de pouvoir se réaliser. C’est un travail à la fois politique et humain qui prend une ampleur majeure.
Salia Sanou se plonge aussi dans des sources littéraires pour enrichir son analyse. Le texte Un hommage à Samuel Beckett de Nancy Huston qui reprend le sujet de Cap au pire de l’écrivain irlandais permet d’accompagner avec des mots la chorégraphie qui peut ainsi montrer de manière plus explicite tous son propos. Le final, avec les quatre couples de danseurs en scooter sur scène, montre tout l’espoir d’un retour à la vie dans un monde civilisé.
Théâtre National de la Danse Chaillot
Du désir d’horizons-ph.Stéphane Maisonneuve