Avant toutes disparitions
Chorégraphie : Thomas Lebrun
Distribution : Odile Azagury, Maxime Camo, Anthony Cazaux, Raphaël Cottin, Anne-Emmanuelle Deroo, Anne-Sophie Lancelin, Daniel Larrieu, Thomas Lebrun, Matthieu Patarozzi, Léa Scher, Yohann Têté, Julien-Henri Vu Van Dung
Musiques : David Lang, Julia Wolfe, Michael Gordon, McKinney’s Cotton Pickers
Le travail de Thomas Lebrun se développe depuis toujours selon deux axes principaux : la recherche gestuelle et une musicalité avouée. Avant toutes disparitions, sa nouvelle création, se présente comme un opus en deux parties.
La première, qui voit la participation de compagnons de route du chorégraphe, se base sur des idées « Celles d’un peuple, d’une communauté, d’une esthétique, d’une pensée, d’une croyance. Un affrontement, une prise d’espace radicale, ancrée », explique-t’il. En effet, sa pièce est à la fois un voyage et une exploration autour du concept d’humanité. Quels sont les éléments qui la caractérisent ? Quelle est la position de l’homme face à son destin final ? Ce sont des questions auxquelles le chorégraphe essaie de répondre. Au début de la pièce, il défend l’existence des sentiments en faisant jouer sur scène un homme et une femme qui expriment leurs émotions et leurs sensations avec une gestuelle très simple mais riche de tendresse. Leur corps est le seul medium de connaissance et d’expression. L’atmosphère calme et silencieuse cède soudainement la place à la représentation d’un univers avec des corps en pleine agitation : ils sont sans limite, leurs mouvements sont désordonnés et ils ne suivent aucune codification. C’est l’autre facette d’une humanité qui semble être perdue et qui ne pourra pas retrouver son chemin.
La deuxième partie voit quatre célèbres danseurs en scène : Odile Azagury, Daniel Larrieu, Anne-Sophie Lancelin et Thomas Lebrun lui-même. Comme dans la pièce de théâtre En attendant Godot, les quatre interprètes se retrouvent sur une scène qui pourrait être un non-lieu. Ils sont seuls, comme des vagabonds à la nuit tombante. Ils marchent lentement, les mouvements de leurs bras suivent le rythme de leurs pas lourds, manifestant toute l’inquiétude de leur état d’âme. Où va- t-on? Qu’est-ce qu’il nous attend, semblent-ils se demander. La pièce ne laisse pas de message d’espoir, le rideau se baissant sur un paysage désolant.
Théâtre National de la Danse Chaillot, Paris