Augusto

Chorégraphie : Alessandro Sciarroni

Distribution : (en alternance) Massimiliano Balduzzi, Gianmaria Borzillo, Marta Ciappina, Jordan Deschamps, Pere Jou, Benjamin Kahn, Leon Maric, Francesco Marilungo, Cian Mc Conn, Roberta Racis, Matteo Ramponi

Musiques : Yes Soeur!

Augusto-ph.Alice Brazzit

Le chorégraphe Alessandro Sciarroni présente Augusto, sa dernière création pour le Festival Séquence Danse Paris. Pour le chorégraphe, Lion d’or à la carrière à la Biennale de Venise, « Augusto c’est la figure du clown, de l’imbécile, de l’idiot qui cause toujours des problèmes et qui se pisse dessus, toujours ivre, avec un nez rouge, et qui rit de tout. Mais Auguste veut aussi dire impérial, royal, distingué et c’est le nom du premier empereur romain. »

La pièce qui est aux frontières entre un spectacle de danse et la performance, démarre doucement, sans coup d’éclat. Les neuf interprètes, d’abord assis jambes croisées sur scène, enchaînent sur le plateau une marche qui apparaît sans fin. Le public peut se demander : « Où tout ça va t’il mener ? »

Alessandro Sciarroni imagine une communauté d’hommes, une cohabitation dans l’espace et dans des univers intérieurs.

Ce dispositif, plutôt récurrent dans la danse contemporaine semble ne jamais se terminer. On voit les danseurs tourner sur scène, regarder le public ; ils courent, sans musique, aucune émotion ne se dégage.

Deux d’entre eux se retrouvent au centre du plateau, leurs visages changent et on rentre dans le propos de la pièce. Certes, le rire, symbole de gaieté, mais en même temps moyen de se défouler, d’exprimer de manière voilée des angoisses, des faiblesses, le manque de reconnaissance et de sentiments, se manifeste avec toute sa force. Et cet état apparent de bonheur dure longtemps.  Moquerie, dérision, solitude s’opposent et c’est cela qui est le plus touchant. La musique de Yes Soeur! enflamme le plateau et donne du sens à la pièce.

Une gestuelle qui évoque la recherche de l’autre, notamment des ports de bras qui symbolisent l’acte d’embrasser quelqu’un, est très marquante. Le rythme sonore qui l’accompagne, donne des cadences aux mouvements de bras tendus vers l’extérieur. Les tonalités dramatiques qui caractérisent la musique créent une émotion profonde…Un des interprètes tombe en pleurs sous le regard des autres. Quels sont les pensées de ses compagnons, comment va-t-il se relever, on peut s’interroger. Et dans une atmosphère impassible, froide, la pièce se termine. Il est regrettable que le chorégraphe n’ait pas su rentrer plus rapidement dans le vif du sujet ni prendre d’avantage de risques dans le développement de ses propos tout à fait intéressants.  Jusqu’au 20 Avril, au 104 dans le cadre du Festival Sequénce Danse Paris.

Antonella Poli

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