Animaux de béance
Chorégraphie : Camille Mutel
Distribution : Mathieu Jedrazak, Isabelle Duthoit, Alessandra Cristiani
ph.Paolo Porto
Les 25 et 26 Janvier derniers, le festival Faits d’Hiver a proposé la création de Camille Mutel, CIE Li(luo), Animaux de béance.
Cette fois, la chorégraphe a décidé de ne pas être présente sur scène, laissant performer ses trois compagnons de route : Mathieu Jedrazak, contre-ténor et performeur ; Isabelle Duthoit, chanteuse expérimentale et Alessandra Cristiani, danseuse.
Au-delà des références à un rituel du moyen âge de la Sardaigne, la danse de l’Argia, le travail de Camille Mutel naît d’une réflexion profonde sur la sexualité et la nudité sur scène qui doit être interprétée non comme une provocation mais au contraire une invitation pour le public à l’art de la contemplation.
Dans Animaux de béance, il n’y a pas de musique : ce sont les mouvements calibrés, raffinés et exécutés avec une grande conscience du corps qui créent le rythme. De tout cela se dégage un langage poétique touchant qui met le public face à un objet, la performance des interprètes, envoûtant.
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- ph.Paolo Porto
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- ph.Paolo Porto
Camille Mutel a puisé son inspiration dans le buto, forme de danse japonaise qui lui a appris le goût de la spiritualisation des corps et de la mise en valeur de leur essence.
L’utilisation des capacités vocales d’Isabelle Duthoit et de Mathieu Jedrazak, poussées aux limites, marquent deux passages clés de la pièce. Pour la chanteuse, il s’agit de représenter une forme de danse circulaire en pirouettant sur elle-même tout en exécutant en même temps des vocalises aux tonalités aigües qui donnent le vertige au public ; pour Mathieu Jedrazak, de marquer le final de la pièce en reprenant un chant italien qui évoque une mort exsangue. Les deux autres interprètes peignent de blanc son corps pour mettre l’accent sur les mots du chanteur. Originale et inédite, avec son silence qui transporte vers la méditation, Animaux de béance reste un choc pour les spectateurs.
Antonella Poli