Aleatorio
Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot
Distribution : Les Ballets de Monte-Carlo
Musiques : J.S.Bach et Bertrand Maillot
Aleatorio nait de l’union de trois anciennes pièces : la première, Men’s Dance pour des danseurs (2002), la deuxième, Men’s Dance for Womens (2009) seulement pour danseuses et la troisième Presque rien, un duo.
Cette création a été dictée à la fois du hasard et de la volonté de Jean-Christophe Maillot d’explorer l’influence de la musique sur l’écriture chorégraphique. Un jour, dans son bureau, il regardait la vidéo sans son de la répétition d’un ballet et en même temps il écoutait l’enregistrement d’une autre musique. La découverte fut fulgurante car il se rendit compte que la chorégraphie gardait sa cohérence alors que la musique était différente. D’où l’idée de retravailler ses anciennes pièces, initialement crées (les deux premières) sur les musiques de Steve Reich.
Son habilité de chorégraphe est allée au-delà car il les a retravaillées pour qu’elles forment un seul ballet avec une identité bien précise et sans moment de rupture. Aleatorio représente la diversité des deux univers, celui du masculin et celui du féminin qui sont et veulent restent distincts mais qui au fond se recherchent, emportés par un désir mutuel.
Ce n’est pas par hasard que la première partie, dansée par les garçons, est accompagné d’une vidéo qui montre les jambes d’une danseuse. On est entrainé vers un rêve : l’homme qui rêve de la femme et ensuite, dans la deuxième partie, la femme qui rêve de son opposé. Les deux parties sont révélatrices d’une danse abstraite et témoignent d’une écriture chorégraphique limpide.
Jean-Christophe Maillot choisit cette fois la musique de Bach, qui lui permet de se détacher des anciennes pièces et de retrouver une plus grande liberté, comme un plus ample souffle, pour ces nouvelles reprises.
Certainement, la danse des garçons reste malgré tout très linéaire et géométrique, plus puissante que la partie consacrée aux danseuses. Dans cette dernière, on ressent une certaine fragilité et douceur bien que les mouvements sur pointes restent justes et parfaitement rythmés sur la musique de Bach. Et naturellement les deux univers se rencontrent en restant au début méfiant l’un envers l’autre.
Sur scène reste seulement un couple, symbole de l’union envisagée dans les premières parties. Les protagonistes, Maude Sabourin et Christian Tworzanski, se retrouvent unis dans un duo très sensuel et intime qui au fur et à mesure devient aussi troublant. Le parallélisme avec la vraie vie est évident et le ballet témoigne des difficultés qui peuvent s’instaurer dans un rapport de couple.
Fin 2016, Jean-Christophe avec les Ballets de Monte-Carlo ont présenté la nouvelle production de la Belle avec les costumes de Jérôme Kaplan : étoiles d’exception les étoiles du Bolchoï Olga Smirnova et Semyon Chudin.