Mouvement (Capturé)

The island of no memories Choregraphie : Kaori Ito Lumières Christophe Grelié Montage sonore et sélection musicale Guillaume Perret, Kaori Ito Avec : Kaori Ito, Mirka prokešová, Kota Yamazaki Lieu : Micadanse Ville : Paris Le 19/08/2010 © Laurent Paillier / photosdedanse.com All rights reserved

La danse est faite de mouvements qui nous donnent des images qui ne resteront pas figées. Belles images, dramatiques, sensuelles, puissantes, tristes, mais qui ne durent qu’un instant. Comment peut-on les fixer ? La photographie de danse essaie de combler cet aspect éphémère d’un art qui a besoin, plus que d’autres, d’outils qui puissent l’inscrire dans la mémoire.

Dans cet esprit Pedro Pauwels, attiré par la découverte des liens entre la danse et la photographie, propose cette année du 26 au 28 mai prochain, à Brive-la-Gaillarde, la troisième Biennale de Mouvement (Capturé), une manifestation qui entend valoriser le travail et la valeur de l’art photographique dans le domaine de la danse.

« J’ai eu l’idée de créer cette Biennale en 1995 – affirme Pedro Pauwels. J’avais été interpellé par une photo prise par le photographe Jean Gros Abadie pendant un spectacle où je dansais. Le tirage argentique (à l’époque le numérique n’existait pas encore) me montrait dans un saut. Ce qui m’avait étonné, c’était de voir comment le photographe avait réussi à figer dans la photo ma suspension dans l’air et obtenir un résultat complètement net. Faut-il anticiper le mouvement ? Ou connaître bien la danse, me demandais-je par ailleurs.

Éclipse, Pedro Pauwels-ph.Jean Gros Abadie

Éclipse, Pedro Pauwels-ph.Jean Gros Abadie

Quand ma compagnie s’est installée à Limoges avec des moyens financiers plus importants, j’ai pu organiser cette manifestation avec l’objectif de créer, non seulement une exposition de photos, mais aussi une occasion de rencontre interactive entre danseurs, photographes professionnels et amateurs, penseurs et grand public. Dans ce sens, déjà à partir de la deuxième édition, la manifestation s’est enrichie d’un Forum et cette année une conférence est aussi prévue avec des tables rondes.

Je constate que la photographie à beaucoup évoluée ces dernières années. A part la transformation apportée par le numérique qui donne plus de liberté aux photographes qui ne sont plus obligés d’« économiser » leurs prises de vue, le développement de logiciels professionnels donnent aujourd’hui la possibilité d’animer les photographies, en créant des objets hybrides à mi-chemin entre la photo et la vidéo. C’est une des nouveautés présentée pendant une conférence sur les rapports entre danse et photographie organisée à Micadanses l’automne dernier.  Le débat entre la photo dite « de reportage » et la photo  dite « de danse » reste pour moi encore ouvert. Cela marque une différence entre photographier simplement des images d’un spectacle ou aller au delà. La photographie de danse reste un outil fondamental de mémoire, pour la transmission et l’archivage, et en même temps un support pour les chorégraphes dans l’analyse et la découverte sous de nouvelles facettes de leurs mouvements. 

L’édition de cette année est consacrée au thème Viril mais correct, un dialogue chorégraphique à propos de la danse masculine. Je voulais mettre au premier plan la figure masculine dans la danse qui, encore aujourd’hui, est vue par le grand public avec un certain scepticisme. Olivier Hoeuix et Nathalie Sternalski seront les auteurs d’une exposition, L’Homme qui danse, illustrée par des textes de Philippe Verrièle qui pourront valoriser tout le message que les photos de danse contiennent grâce aussi aux interprètes.

Deux autres initiatives sont consacrées à la sensibilisation des photographes amateurs : la première consiste dans l’organisation d’une exposition qui se révèle très variée, montrant leur intérêt envers des formes de danses moins diffusées, en s’ouvrant aux danses populaires ou folkloriques ; la deuxième donne la possibilité au public de photographier une performance de Muriel Corbel ».

En synthèse, au programme 3 jours de performances, expositions et rencontres, en particulier :  

  • Une exposition L’homme qui danse / Danse masculine d’Olivier Houeix et Nathalie Sternalski, photographes professionnels qui travaillent déjà avec des compagnies de danse affirmées et qui ont présenté leur travail à l’occasion d’autres expositions internationales.
  • Une exposition fragmentée d’Olivier Soulié chez les commerçants de Brive.
  • Un forum d’expositions et de rencontres ouvert aux photographes professionnels.
  • La mise en valeur de photographies d’amateurs qui attestent de la présence de la danse dans la vie locale.
  • Des performances dansées, des tables rondes et une conférence.

Propos recueillis par Antonella Poli

 

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