Marguerite et Armand
Marguerite et Armand, crée en 1963 par Fréderick Ashton, un des plus importants chorégraphes anglais et ex-directeur du Royal Ballet de Londres, représente le classicisme et la conception du ballet narratif. Le ballet emtionnel et poignant, conçu avec la formule du flash-back est divisé en cinq parties : un Prologue, La Rencontre, Á la Campagne, L’Insulte, La Mort de la Dame aux Camélias.
Le chorégraphe s’inspire du roman La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils et en particulier, après avoir vu à Londres en 1961 une mise en scène théâtrale interprétée par Vivian Lee, il décida de créer une chorégraphie sur les notes de la Sonate de Liszt en ré mineur.
Le choix des interprètes fut magistral : Rudolf Noureev et Margot Fonteyn racontèrent l’histoire tragique de Marguerite. Le succès fut énorme, le public anglais fut capturé.
Marguerite et Armand, qui sera à l’affiche jusqu’au 7 mars prochain au Four Seasons Center à Toronto, marquera les adieux de Greta Hodgkinson avec un de ses partenaires privilégiés, Guillaume Côté, après trente ans de carrière au sein du Ballet National du Canada.
Le prologue du ballet s’ouvre avec Marguerite allongée sur son lit, malade de tuberculose ; l’atmosphère est déjà sombre, on ressent la fin tragique de la femme.
Armand entre sur scène : il dévoile ses intentions avec ses arabesques infinies où son corps semble s’allonger sans limite. Raffiné et élégant, il commence à lui transmettre ses sentiments.
Les deux amants subliment leur rencontre – commencée dans le deuxième tableau avec les jeux de séduction de Marguerite vis-à-vis de ses amants – dans le troisième tableau, A la campagne. Les arabesques, les jetés et les lifts créent une chorégraphie aérienne, où la passion et les sentiment réciproques se mêlent à merveille.
Le moment de la mort, silencieux, redonne aux deux amants toute leur intimité, il s’agit presque d’une sorte de résurrection de leur histoire d’amour souffrante et tourmentée.
Douée d’une technique classique remarquable et de qualités lyriques et interprétatives d’une rare intensité, Greta Hodgkinson ne s’arrêtera pas là : elle continuera à danser dans d’autres projets chorégraphiques.
Antonella Poli