Les Saisons, dernière création de Thierry Malandain

Loan Frantz, Giuditta Banchetti, Hugo Layer, Mickaël Conte-ph.Olivier Houeix

Thierry Malandain et les danseurs du CCN – Malandain Ballet Biarritz présentent au Festival de danse – Cannes Côté d’Azur la création Les Saisons. Thierry Malandain nous a révélé le propos et l’atmosphère de ce ballet à la veille du spectacle qui aura lieu le 25 novembre au Grande Auditorium – Palais des Festivals de Cannes.

« Sur une idée de Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles et de Stefan Plewniak, violoniste et 1er chef d’orchestre de l’Opéra royal de Versailles, ce ballet entrelace les célébrissimes Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi à plusieurs pages des Quatre Saisons de l’année, œuvre méconnue de Giovanni Antonio Guido, contemporain et compatriote du « prêtre roux », résident à la Cour de Versailles ».  

Les deux compositeurs étaient donc contemporains et la manière dont ils se sont influencés reste encore un mystère. Il est certain, à l’écoute des partitions de Giovanni Antonio Guido (1675-1729), qu’on retrouve les thèmes des Quatre saisons d’Antonio Vivaldi (1678-1741), dont les sonorités apparaissent plus novatrices.

ph.Olivier Houeix

Thierry Malandain, dont la sensibilité musicale est largement reconnue, associe ces deux musiques à deux mondes parallèles : un premier, où il imagine une humanité en deuil du fait de la disparition de l’alternance des saisons et un deuxième, plus idéalisé, lié à une vision éternelle des saisons.

Sur ces bases, il développe son ballet en alternant, dans l’ordre des saisons, les musiques des deux compositeurs, à partir du printemps d’Antonio Vivaldi jusqu’à l’hiver de Giovanni Antonio Guido.

Il conçoit d’une part des tableaux chorégraphiques plus contemporains et plus libres d’un point de vue stylistique pour les musiques de Vivaldi, où les danseurs sont habillés simplement en pantalon et T-shirt et les danseuses en jupe et, d’autre part, des tableaux, sur les musiques de Guido plus classiques, valorisés aussi par des éléments de danse baroque et dans lesquels les danseurs sont habillés avec des costumes très élégants aux tonalités de couleurs qui rappellent les saisons.

La chorégraphie est rigoureuse et structurée, réservant les moments dansés sur les musiques de Vivaldi à des scènes plus chorales, d’ensemble, par rapport aux scènes sur les musiques de Guido où Thierry Malandain privilégie les duos, mais sans jamais dépasser le nombre de quatre danseurs.

ph.Olivier Houeix

Sa sensibilité visionnaire, visant à toucher des thèmes universels pour l’humanité et ouvrir le public à des dimensions plus spirituelles (cf. par exemple ses précédents ballets Noé, La Pastorale, L’oiseau de feu) l’amène cette fois-ci à imaginer, au-delà des deux univers précédemment décrits, des êtres « ailés » en justaucorps couleur chair, qui pleurent le destin de l’humanité. Elles apparaissent dans les transitions du ballet entre les différentes saisons.

Le décor fait référence à la nature, étalant des pétales noirs sur le fond de la scène, les mêmes que les danseurs portent dans leurs mains dans le final du ballet.

Thierry Malandain s’exprime ainsi sur sa nouvelle création :

« Quant à son accomplissement, pour commencer par de l’arithmétique, sous l’influence du chiffre quatre, étroitement lié à la création, à l’équilibre, à l’harmonie, on peut d’abord dire que les Saisons de Guido éveilleront au souvenir de « la belle danse », née au XVIIe siècle de l’idéal de gouverner son corps et son esprit et de se mouvoir avec grâce, justesse et légèreté. Observant par ailleurs que le chiffre quatre est assimilé à la Terre et à la roue de la vie, qui ne tourne pas toujours rondement, voire carrément de travers au regard de la laideur, de la bêtise, de l’inhumanité qui prolifèrent. C’est avec les Saisons de Vivaldi qu’il sera question de s’en émouvoir par une danse plus naturelle, plus humaine aussi.

Enfin pour relever le tout par de la fantaisie poétique, et avec ces deux mots-là, vous avez l’essentiel. Dans un décor de pétales noirs s’étalant sur tout l’horizon, des êtres ailés porteront le deuil de l’esprit et de la clarté. Pourquoi ? Parce que les Saisons ne sont qu’un ballet et qu’il n’y a rien de plus sérieux que les choses invraisemblables ».

Hugo Layer-ph.Olivier Houeix

Rendez-vous au Grande Auditorium – Palais des Festivals de Cannes pour voyager à travers Les Saisons, découvrir, réfléchir et s’émouvoir ! 

Antonella Poli

Les Saisons en tournée : 

14-17 décembre 2023 : Versailles – Opéra Royal avec l’Orchestre Royal de Versailles

27-30 décembre 2023 : Biarritz – Gare du Midi

10-14 janvier 2024 : Venice – Théâtre La Fenice

20 janvier 2024 : Bilbao – Teatro Arriaga

 

 

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