Le Lac des Cygnes de Fabio Lopez

Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
Pour les dix ans de la compagnie Illicite, son directeur artistique Fabio Lopez récrée un des ballets les plus célèbres du répertoire classique, Le Lac des Cygnes. A la veille de la première qui aura lieu à Bayonne, au Palais des Sports Lauga le 15 février, nous vous présentons le propos et quelques clés de lecture de cette nouvelle création.
Après avoir présenté sa version de La Belle au bois dormant en 2022, le chorégraphe s’est confronté à un autre chef d’œuvre de la danse. La barre reste haute.
Fabio Lopez, nous le rappelons, est un des rares chorégraphes français engagé à défendre le style de la danse classique, qui semble traverser une période de crise due à un manque de soutien de la part des institutions.
Ce Lac des Cygnes, conçu en deux actes, souhaite parler au grand public, surtout à tous ceux qui n’ont peut-être jamais vu un spectacle de danse. Il laisse parler les corps des danseurs et ressortir les émotions des interprètes, car la technique classique est utilisée non pas pour exalter la virtuosité des pas, mais plutôt pour rendre vivant et perpétuer le style de Marius Petipa.
Dans la version de Fabio Lopez, les protagonistes principaux de la version de Marius Petipa et Lev Ivanov (1895) restent présents, notamment le couple principal formé par Odette, la femme transformée en cygne, le Prince Siegfried et le maléfique Rothbart. La nouveauté réside dans la dramaturgie qui transforme surtout le final : le Prince Siegfried, tombé amoureux d’Odette et ne pouvant pas réaliser son rêve d’amour en restant un être humain, est transformé en cygne.
- Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
- Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
Les pas de deux de l’ancienne version entre Odette et Siegfried gardent la même intensité, qui se dégage grâce à une gestuelle plus naturelle qui est mis en exergue aussi par la seule présence sur scène des interprètes.
Le Corps de ballet, constitué des onze danseuses/danseurs de la compagnie, investit l’espace chorégraphique avec des arabesques et des sauts et il ne se limite pas à accompagner le couple principal. La chorégraphie lui réserve des séquences dansées dynamiques.
- Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
- Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
Le choix musical reste fidèle à Tchaïkovski mais Fabio Lopez introduit une nouveauté dans son Lac : pour le pas de deux sentimental entre Odette et le prince Siegfried du premier acte, le chorégraphe choisit le duo chanté Undina and Huldbrandt extrait d’une œuvre disparue du compositeur. Les sonorités du chant valorisent la chorégraphie et amplifient les mouvements qui deviennent plus expressifs.
Il ne reste qu’à découvrir ce ballet avec un regard contemporain sans vouloir le comparer aux versions plus anciennes, ce qui ne correspondrait pas aux intentions du chorégraphe.
- Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
- Le Lac des Cygnes, répétitions-ph.Stéphane Bellocq
Propos recueillis par Antonella Poli