LAC
Dans le cadre du confinement COVID-19, les Ballets de Monte-Carlo offrent l’opportunité de revoir LAC de Jean-Christophe Maillot, sur www.monacoinfo.com, aujourd’hui mercredi 1er Avril et samedi 4 Avril à 17h00.
La relecture de Jean-Christophe Maillot est bouleversante: d’abord, on ne retrouve pas une nette distinction entre les actes blancs et les autres ; la musique ne suit pas la partition de Tchaïkovski ; les cygnes deviennent des créatures fortes et leur interprétation touche la limite du burlesque.
En fait le chorégraphe dessine un ballet en clair-obscur, questionnant l’ambiguïté entre le monde humain et celui animal. L’homme est-il toujours capable d’affirmer ses capacités rationnelles ? La réflexion de son auteur met en évidence les zones d’ombres existant entre les deux univers.
Le style mêle un vocabulaire classique et une gestuelle moderne : le côté languissant et mélancolique de la version originale laisse la place à une danse énergique, éblouissante avec de rares moments de calme. Sur scène, les danseurs courent, sautent ; les cygnes amplifient tous leurs gestes à grande vitesse.
Le rapport entre le précepteur et le Prince change de registre, se développant sur des bases amicales. Le seul moment où l’on retrouve l’aspect romantique est le début du deuxième acte. Fidèle aux versions historiques de ce ballet. Le pas de deux, bien que sa chorégraphie soit différente reste touchant, rafraichi par une sensibilité contemporaine.
Malgré le bouleversement que cette œuvre peut produire, elle reste un témoignage exemplaire de la créativité de Jean-Christophe Maillot à la tête d’une troupe excellente.
Antonella Poli