Boston Ballet
Le Boston Ballet se produira au Théâtre des Champs Elysées du 9 au 11 Avril prochains dans le cadre de la saison 2018-2019 de Transcendanses. Au programme, la nouvelle création Playlist (EP), la version 2018 de Pas/Parts de William Forsythe et Wings of Wax de Jiří Kylián. Toute la compagnie et son directeur attendent avec impatience de galvaniser le public parisien. Rencontre avec Mikko Nissinen, directeur artistique du Boston Ballet.
Mikko Nissinen est devenu directeur du Boston Ballet en 2001 et depuis, il a travaillé pour renforcer le niveau de sa compagnie qui dispose aujourd’hui d’un riche répertoire avec des grands ballets classiques, néoclassiques et contemporains.
Il est heureux d’être pour la première fois à Paris. Depuis des années, il envisageait cette tournée : « Je souhaite enthousiasmer le public parisien. Nous sommes une compagnie avec un grand répertoire classique, ouverte sur le néoclassique et la danse contemporaine. Nous tenons particulièrement à donner une très bonne impression aux parisiens, d’autant plus que notre tournée poursuivra à Londres et à New York. Notre troupe est formée de 60 danseurs. Pour moi, les caractéristiques les plus importantes dont ils doivent être doués sont la versatilité, un grand esprit d’ouverture vers de nouvelles formes chorégraphiques, bien sûr leur musicalité, et surtout leur curiosité intellectuelle.
J’ai choisi un programme sur mesure pour le Théâtre des Champs-Elysées : le public parisien aime et est attiré par Jiří Kylián et William Forsythe ; en outre j’ai le plaisir de donner Playlist (EP), une nouvelle création, la première en vingt-sept ans pour une compagnie nord-américaine basée sur un vocabulaire chorégraphique et une musique très riche. Forsythe et Kylián sont aujourd’hui parmi les plus grands chorégraphes vivants. Il y aura aussi Pas/Parts, créé en 1999 pour l’Opéra de Paris et qui a été récréé pour notre compagnie en 2018. D’où le titre Pas/Parts 2018. Ce ballet est particulièrement difficile car il requiert l’emploi de différentes formes de mouvement. Pour compléter le programme, Wings of Wax est une pièce émouvante qui touche la sensibilité des spectateurs. Je conçois mes programmes comme des grands repas, avec des plats de différentes qualités.
-
- Wings of wax-ph.Rosalie O’Connor
-
- Pas/Parts 2018, Seo Hye Han et John Lam
Mikko Nissinen s’exprime aussi sur le partenariat entre le Boston Ballet et William Forsythe en place depuis trois ans : « Forsythe lui-même souhaita commencer cette collaboration qui est très ouverte. Il considère le Boston Ballet un peu comme sa propre maison. Il demande beaucoup aux danseurs, surtout sur le plan du sens et de la qualité du mouvement ainsi que de la musicalité ; pour eux c’est très enrichissant. Nous travaillerons encore ensemble pour les prochaines cinq années et nous alternerons des créations avec des reprises. Je l’estime beaucoup, de fait je le laisse libre, nous sommes dans un rapport de mutuelle confiance.
Avec Forsythe, Mikko Nissinnen s’entoure d’autres chorégraphes de grande qualité notamment Wayne McGregor, Justin Peck, Jorma Elo, Mats Ek. Comme il l’affirme, « mes danseurs sont très physiques, donc je dois adapter le répertoire de la compagnie à leurs qualités et surtout à leur dynamisme. Pour ma compagnie j’adopte un regard ouvert sur le futur, au contraire d’autres troupes américaines liées plus à la tradition de Balanchine et Robbins (New York City Ballet) ou aux grands classiques (ABT)».
Il faut souligner le nouveau projet, ChoreograpHER, une initiative du Boston Ballet qui envisage de valoriser le travail et la créativité de chorégraphes femmes. Elle s’articule selon trois axes : la possibilité pour les élèves de l’Ecole du Boston Ballet de participer à workshops chorégraphiques et de présenter leurs travaux ; l’opportunité pour les danseuses de la compagnie de contribuer en 2020 à un programme conçu pour valoriser les artistes féminines, et enfin l’organisation d’une soirée à l’Opéra de Boston où chorégraphes, musiciennes et designers femmes se produiront sur scène.
Propos recueillis par Antonella Poli