Gala de l’Académie « Théâtre de la Scala »
Depuis 2006, Frédéric Olivieri, ancien Prix de Lausanne, dirige l’Ecole de danse de l’Académie Théâtre de la Scala de Milan. Et il faut lui reconnaître une exigence de résultat qui n’a cessé de croître comme le démontre le récent spectacle donné par l’Ecole.
Au Théâtre alla Scala de Milan, le programme a débuté par l’habituelle Présentation, mettant en scène les 150 élèves de l’Ecole sur la musique de Carl Czerny. Egalement conçue par Olivieri, la chorégraphie met en scène l’apprentissage progressif du ballet classique, de la première à la dernière année, avec les difficultés techniques croissantes qui jalonnent ces huit années d’étude. Menée à un rythme joyeusement festif, la pièce montre une vivacité des piqués et des fouettés chez les filles ainsi que de très beaux manèges chez les garçons.
A cette envolée de groupe, succèdent deux duos: Winter de Demis Volpi, futur successeur de John Neumeier à la direction du Ballet de Hambourg, et New Sleep de William Forsythe. Les deux couples ont passé dignement l’épreuve, pour le premier du style académique non dépourvu d’émotion de Winte,r pour le second de la virtuosité vertigineuse exigée par New Sleep. Tous les quatre ont fait preuve d’une remarquable maturité.
La danse de groupe est revenue ensuite avec l’ Allegro Brillante de George Balanchine créée en 1956 pour le NYCB. Cette fois, il est question de musicalité, de dynamisme et de vélocité. Les dix danseurs, tous préparés par Patricia Neary, danseuse balanchinienne par excellence et habituée de l’Ecole de la Scala, ont servi la pièce avec une précision dans les tempi et une dextérité dans les jambes auxquelles s’ajoutait une fraîcheur d’interprétation juvénile qui pouvait faire oublier au public combien ce ballet requiert d’énergie et de résistance.
Le programme s’est terminé en beauté avec plusieurs extraits de La Strada, un ballet que Mario Pistoni créa en 1966 pour les danseurs de la Scala, à partir du film homonyme de Federico Fellini. Le ballet raconte, dans un climat onirico-nostalgique, les aventures et mésaventures de Gelsomina, jeune fille sensible et innocente.
Les nombreux personnages de cirque qu’elle rencontre et qui donnent lieu à des numéros de danse très variés, permettent à l’ensemble de l’Ecole, des plus petits aux plus grands, de participer au ballet et, se confrontant à la narration, d’exercer leur capacités d’expression théâtrale.
Un programme très bien construit qui a donné l’occasion aux jeunes élèves de l’Ecole d’expérimenter plusieurs styles chorégraphiques toujours à partir d’une excellence classique.
Milan, Théâtre alla Scala, 18 Mai 2024
Sonia Schoonejans