Festival Paris Banlieu Tango
Paris vit chaque année aux mois d’octobre et novembre au rythme du tango pendant six semaines.
Le charme, la sensualité et la passion qu’il transmet se sont diffusés dans la capitale française et ses banlieues grâce au Festival » Paris Banlieues Tango » (PBTa) organisé par le journaliste franco-uruguayen Claude Namer.
Né au début du vingtième siècle en Argentine comme forme d’expression très populaire, le Tango s’est au contraire diffusé en France et notamment à Paris en séduisant la classe bourgeoise et l’aristocratie. Dans les années vingt, la présence de Carlos Gardel à Paris a transformé le Tango en phénomène de mode. Son écho devient de plus en plus fort après la deuxième guerre mondiale, grâce à Astor Piazzolla qui enrichit le genre avec de nouvelles sonorités et lui donne ses lettres de noblesse.
Habituellement le mot Tango est associé à une danse, mais cette idée est en fait plutôt réductrice. Il est aussi musique, poésie, et même pour certains » une façon de concevoir la vie « …
De par toutes ses implications et ses facettes, il doit être considéré comme un phénomène social et culturel. Son âme est le résultat d’un mélange d’expressions venues du monde entier, du fait des immigrations massives qui se sont mélangées au Rio de la Plata (la zone de l’estuaire des fleuves rio Paranà et rio Uruguay qui marque la frontière entre l’Argentine et l’Uruguay). D’un point de vue musical, on y retrouve par exemple des influences espagnoles pour les sonorités de la guitare, de l’Afrique pour le rythme du Kandombé, juives pour le violon et le piano, italiennes pour le chant et la mandoline.
Cette idée d’intégration artistique mais aussi humaine acquiert aujourd’hui encore plus d’importance car elle répond au désir de ne pas dresser des barrières culturelles et sociales entre les différents peuples et de lutter contre toute discrimination, une thématique toujours présente au début du XXIe siècle.
Dans cette perspective, le Festival » Paris Banlieues Tango » démontre la richesse et la complexité de la culture du tango dans tous ses aspects. Elle souligne aussi les liens profonds et récurrents entre Paris et Buenos Aires, capitale très francophile, surtout pendant la première moitié du XX siècle. Un projet ambitieux, conçu dans l’objectif de permettre la découverte du large éventail de la culture du Tango dans son véritable esprit, tel qu’il né et développé autour du Rio de la Plata avant de partir à la conquête du monde entier.
D’où la vaste et éclectique programmation du Festival –environ quatre-vingt évènements étalés sur cinq semaines- qui propose des bals, des cours de danse, des concerts, du théâtre et du cinéma, des conférences et débats, des expositions, avec la présence de nombreux artistes internationaux.
Théâtres, salles de concert et de danse, restaurants et brasseries accueillent chaque année cette manifestation pluridisciplinaire. Les grands efforts consentis et le mérite de son organisateur ont fait de PBTa l’un des festivals les plus importants de France et d’Europe.
La prochaine édition, la quinzième, aura lieu en octobre/novembre 2012. Une nouvelle et importante étape, qui incite à poursuivre ce voyage passionnant autour d’une culture qui fascine le public, mais qui paradoxalement reste encore assez mal connue et un peu marginale par rapport à d’autres formes d’art qui bénéficient d’une diffusion et d’une promotion commerciale plus massives.
Festival » Paris Banlieues Tango « (PBTa)
www.festival-paris-banlieues-tango.fr