Souls
Pièce poétique aux teintes obscures, c’est la dernière création d’Olivier Dubois qui a été présentée à l’occasion de l’ouverture du festival Faits d’Hiver à Paris.
Chorégraphe éclectique qui nous a surpris dans le passé avec Révolution, L’Homme de l’Atlantique et Tragédie, Olivier Dubois s’affirme aujourd’hui comme un artiste qui peut encore nous étonner grâce à la profondeur de son esprit et de son travail de recherche.
Six corps allongés dans le sable, âmes qui nous parlent, ouvrent cette pièce. Ils se retournent sur le dos, croisent leurs jambes, avec des mouvements lents qui vainquent toute force de gravité. Des lumières chaudes accompagnent leur réveil qui peut être vu comme une sorte de résurrection ; puis debout, les danseurs se cherchent, luttent et nous regardent. Ils nous immobilisent avec la profondeur de leurs visages. Leur marche est lente ; pas après pas, ils marquent le sol pour laisser leurs empreintes sur le sable.
C’est leur vie, une prise de conscience de leur humanité, qui touche le public. Les regards sont intenses et après ces moments silencieux et intimes où chaque protagoniste cherche à marquer son propre territoire, les danseurs luttent les uns contre les autres.
Olivier Dubois affirme : Par la mort j’affirme le vivant….Souls est peut-être une longue danse macabre, à moins que ce ne soit celle d’une organisation secrète, celle du destin, de la fatalité, du déterminisme ? Cette mort comme âme du monde.
En fait, un seul homme et une seule âme restent sur scène : ce sont les seuls vainqueurs de cette lutte de survivance cruelle que la vie nous impose. Destin, fatalité ou déterminisme ? C’est indifférent, la réflexion d’Olivier Dubois nous met, de manière heideggérienne, face à la finalité ultime de l’humanité.