BIT
Maguy Marin est une chorégraphe de renommée mondiale. Ses créations chorégraphiques sont régulièrement représentées sur les scènes internationales depuis une trentaine d’années. Son regard profond plonge dans les méandres de l’âme humaine, pour y découvrir la vie et surtout la manière de s’y confronter.
Maguy Marin et sa compagnie, ont été les excellents protagonistes de la Biennale de danse à Lyon, ils se produisent cette fois-ci au Théâtre des Abbesses dans le cadre du Festival d’Automne avec leur dernière création BIT.
Le titre fait référence à la simplicité de l’unité de mesure informatique, marquée par un rythme très précis, celui de la succession des chiffres 0 et 1.
La pièce ne traite certes pas de l’informatique, mais elle fait de sa cadence rythmique son point fort, grâce notamment à la musique puissante de Charlie Aubry.
Les danseurs se tiennent par la main durant la plus grande partie de la pièce, dansant une marche cadencée où les jambes se croisent, avançant, toujours ensemble, ce qui pourrait représenter l’affirmation d’une cohésion forte et d’un esprit collectif.
En guise de décor, cinq planches obliques sont posées sur scène: elles constituent pour les intérpretes qui dansent au rythme soutenu de la musique à la fois des obstacles et des moyens de découvrir de nouveaux chemins possibles. Mais on assiste soudain à un changement d’atmosphère: d’un univers où les danseurs avec leur marche incessante semblent rechercher un but ultime, on se retrouve dans une forêt sauvage, où les corps donnent libre cours à leurs passions, dans un monde aux teintes obscures où le mystère et la morbidité sont souverains. Les passages temporels reliant les différentes scènes sont bien conçus, le public est subtilement emmené d’une atmosphère à l’autre.
Le ballet se termine par un air plus gai, les costumes deviennent de plus en plus festifs, et les danseurs reprennent la marche du début avec légèreté, comme s’ils avaient achevé les étapes de leurs chemins de vie.
Avec cette pièce, Maguy Marin a encore une fois voulu fournir un caléidoscope des situations face auxquelles l’homme peut être confronté, mais cette fois, son analyse paraît moins profonde que les précédentes. Peut-être, aurait-il fallût consacrer plus de temps à l’élaboration de chaque partie de cette oeuvre, pour que l’impact produit soit encore plus marquant.
Au Théâtre de la Ville jusqu’au 15 Novembre.