Le Parc
Du 6 Décembre au 31 Décembre 2019
Opéra Garnier, Paris
Chorégraphie : Angelin Preljocaj
Distribution : Les étoiles, les premiers danseurs et le Corps de Ballet de l'Opéra de Paris
Musiques : Wolfgang Amadeus Mozart
https://www.operadeparis.fr/saison-19-20/ballet/le-parc« Qu’en est-il aujourd’hui de l’amour, pris dans la confusion de la crise, en proie au doute, confronté au sida ? Comment se manifeste le cheminement des sentiments, l’itinéraire des passions ?… Si la capacité de résistance tend à exacerber le désir, il semble aussi que cette volonté d’enrayer les progrès de la passion, tout en lui donnant une courbure particulière, finisse par exalter davantage l’amour. » Angelin Preljocaj
À la recherche de ce qui reste encore d’un « art d’aimer », Angelin Preljocaj a visité la littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles français qui ont fait pousser une floraison de codes et de comportements amoureux, de la sublimation platonique au libertinage : sentiments pudiquement contenus de La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, ou audaces diaboliquement calculées des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, en passant par la « Carte du Tendre »de Mlle de Scudéry – précieux jeu de l’oie de la conquête du cœur – sans oublier les miroirs trompeurs du travestissement cher à Marivaux.
Première commande du Ballet de l’Opéra national de Paris à Angelin Preljocaj en 1994, Le Parc met en regard deux mondes : celui que le chorégraphe amène avec lui dans l’esprit de sa compagnie, et celui qui existe dans le lieu qui l’invite. Car les corps des danseurs ne sont pas travaillés des mêmes techniques dans ce palais chargé d’histoire, peuplé de fantômes qui ont inventé la danse depuis trois siècles. Le rapport qu’Angelin Preljocaj entretient avec le monde «classique» est complexe. La singularité de son style est fondée sur des ruptures évidentes, mais jamais sur un reniement de sa filiation. Il connaît ses aînés et leur rend régulièrement hommage. Le Parc témoigne de cette relation de distance et d’admiration avec la tradition. Ainsi, une de ses réussites repose sur le respect d’une certaine composition. La pièce offre aux deux Étoiles trois pas de deux inoubliables, ménage aux solistes des variations virtuoses, adopte une structure ternaire qui offre, dans chacun des trois actes, grands tableaux et petits ensembles.
Dans la soirée du 23 Décembre, l’étoile Eleonora Abbagnato fera ses adieux à l’Opéra national de Paris.
Source ONP