Story Water

Chorégraphie : Emanuel Gat

Distribution : 12 danseurs et 13 musiciens

Musiques : Boulez, Gat, Saunders,

ph.Julia Gat

Story Water est une histoire d’enjeux musicaux et politiques où la recherche chorégraphique d’Emanuel Gat se pose comme trait d’union entre ces deux domaines.

Cette pièce, présentée en première au Festival d’Avignon 2018 et du 10 au 13 janvier au Théâtre National de la Danse-Chaillot, est aussi le résultat d’une collaboration artistique étroite entre le chorégraphe et l’Ensemble Modern, un des orchestres de musique contemporaine les plus reconnus au monde.

Story Water est composée de quatre partie, chacune identifiée par un thème : Chorégraphie, Musique, People et Danse.

L’Ensemble Modern est sur scène avec les danseurs. La première partie démarre avec la musique Dérive 2 de Pierre Boulez. Les danseurs idéalement divisés en deux groupes restent quand même isolés, chacun défendant son propre espace. D’un point de vue chorégraphique, la recherche du geste dans laquelle ils s’engagent se révèle très intéressant. Que ce soit avec les bras ou les jambes, en syntonie avec la musique ou non, ces multiples mouvements des danseurs reflètent la multitude des sons de la musique de Boulez. En regardant les interprètes et en écoutant attentivement la musique, on peut percevoir une étroite correspondance entre les gestes individuels, géométriques et sculptés dans l’espace et les sonorités qui ne sont pas assemblées pour créer une ligne mélodique fluide, restant « isolées ».

La musique change, Fury II, un solo pour Contrebasse Solo et Ensemble de Rebecca Saunders, produit un tournant dans la pièce. La chorégraphie semble se définir de manière plus organique et construite, les danseurs semblant trouver leur intimité dans l’expression de leurs gestes qui apparaissent moins froids et cérébraux.

L’engagement politique de l’israélien Emanuel Gat se manifeste dans la troisième partie, People, évoquant notamment à travers des images projetées la condition de jeunes marginaux à Gaza et les conditions insalubres présentes dans ce territoire. Le simple exercice d’écriture chorégraphique de la première partie prend forme de manière plus globale et unitaire pour arriver au sommet dans la quatrième partie, Danse, sur la musique Folkdance d’Emanuel Gat et de l’Ensemble Modern. A travers leur danse, les interprètes se font porteurs d’un message d’apaisement et le sens d’union et de choralité qu’ils montrent sur scène devient une pensée d’espoir…

Antonella Poli

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