The Great Gatsby
Chorégraphie : Dwight Rhoden
Musiques : K.Meladze, J.Shepeta
Les Folies Bergères s’ouvrent à une grande production de danse en accueillant The Great Gatsby, signé par Dwight Rhoden, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie Complexions Contemporary Ballet. Le chorégraphe reste fidèle à l’argument original de Fitzgerald, une histoire hors du temps où la recherche du succès, les sentiments de jalousie et de trahison, l’affirmation du pouvoir font encore partie aujourd’hui de l’univers des relations humaines.
Pour Dwight Rhoden, « son ballet est très physique et complexe avec un sens de divertissement, le public doit être ouvert pour apercevoir tous les aspects psychologiques de cette histoire qui reste un drame ».
Effectivement, on se laisse emporter par les différentes scènes du ballet, les interprètes étant des artistes complets, pouvant mélanger leurs qualités techniques de danseurs avec d’autres plus théâtrales. Interprétée par l’étoile du Marinsky Denis Matvienko, la figure de Gatsby, le millionnaire qui a fait fortune de manière illégale, est centrale ; autour de lui, les autres personnages du roman de Fitzgerald sont tous bien mis en avant avec leurs personnalités respectives : Nick, Tom, Daisy, Myrtie, Mayer, George et Jordan.
Bien qu’ ils proviennent de compagnies préstigieuses différentes (le Mariinsky Ballet de Saint-Pétersbourg, les Etoiles du Ballet de l’Opéra de Kiev et les Complexions Contemporary New York, les danseurs apparaissent comme une troupe unie, capable de récréer l’atmosphère louche, aux limites de la délinquance, qui caractérise le roman et de donner toutes les nuances à leur interprétation. Certes, la performance de Denis Matvienko attire l’attention. Mais il ne faut pas s’en étonner, d’autant plus que le danseur s’est beaucoup investi pour participer à cette production qui lui a donné une ouverture artistique et permis de s’éloigner de la rigidité du ballet classique. « Il avait vraiment envie de se confronter à un style plus contemporain et nous avons beaucoup travaillé ensemble », affirme Dwight Rhoden.
Et l’on apprécie beaucoup la capacité qu’a eue Dwight Rhoden de créer un ballet, certes narratif et où des éléments de pantomime auraient pu être prédominants, mais qui au contraire propose de bons moments de danse, même sur pointes pour les danseuses, notamment dans certains solos et pas de deux. En fait, le langage chorégraphique de cette pièce se révèle un parfait mélange de danse jazz, de néoclassique, sans oublier une atmosphère typique de music-hall américain. Une belle réussite.