Théorie des prodiges
Chorégraphie : Marcia Barcellos
Distribution : Caroline Chaumont, Daphné Mauger, Mayra Morelli, Sara Pasquier, Agalie Vandamme (danseuses), Camille Joutard, Maéva Depollier (chanteuses), Florence Ricaud (comédienne)
ph.Karl Biscuit
La Théorie des prodiges de Marcia Barcellos et Karl Biscuit est un spectacle hors norme. Cela ne nous surprend pas vu le style de travail auquel nous a habitué Système Castafiore . Ses créations explorent des imaginaires différents et sont le résultat d’un travail original qui recourt à des vidéos et à des scénographies qui dépassent toute réalité. Par ailleurs, il faudrait rappeler que Renée en botaniste dans les plans hyperboles présenté toujours au Théâtre National de la Danse Chaillot dans la saison 2013-2014 avait remporté le Grand Prix de la critique de danse comme meilleur spectacle de l’année.
Avec la Théorie des Prodiges, Système Castafiore nous offre une autre surprise. A partir d’un texte manuscrit du XVIème siècle, cette pièce livre aux spectateurs un livre ouvert en douze chapitres qui aborde les thèmes ontologiques du monde de manière surréelle, entre magie et univers onirique. Le sens de la vie, le concept d’infini, de mystique, ou bien encore l’origine du langage sont parmi les questions abordées.
Chaque tableau des douze qui constituent ce spectacle est le résultat d’une approche multidisciplinaire qui réunit danse, théâtre, musique et arts figuratifs. Avec l’aide d’une voix qui récite des monologues à l’introduction de chaque « prodige », la pensée rationnelle est transformée sur scène en tableaux orchestrés par une poésie naturelle, presque féerique. Les costumes déguisent les danseurs en créatures mi-homme, mi- animal, en licornes, en cyclopes ou encore en êtres qui peuvent s’envoler comme des fées ou des elfes. Quel bonheur pour une époque où tout doit être expliqué avec une logique de fer !
Des chants qui rappellent les sonorités de l’Orient, interprétés par deux chanteuses présentes sur les côtés de la scène contribuent à accentuer cette atmosphère d’irréalité et créer une zen attitude.
Ce spectacle a une valeur aussi éducative car il pourrait même s’adresser à un public d’enfants. Les grandes questions métaphysiques trouvent ici de nouveaux chemins d’interprétation pour nous ouvrir des plus vastes horizons de compréhension.
Théâtre National de la Danse Chaillot, 26 Mars 2017
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- ph.Karl Biscuit
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