Les Fragments Mobiles
Chorégraphie : Yvann Alexandre
Musiques : Christophe Sartori assisté par Jérémie Morizea-Extraits musicaux de Schubert et Bencini
C’est la dernière création d’Yvann Alexandre, Les Fragments Mobiles, qui fait vibrer l’ancienne architecture de la Conciergerie de Paris.
La plus ancienne salle gothique encore existante en France s’anime de créatures qui s’emparent de ce lieu historique, résidence médiévale des rois de France ou bien prison de Marie-Antoinette pendant la révolution française.
Ce n’est pas tout à fait facile de concevoir la Salle des Gens d’Armes de la Conciergerie (69,30m de long par 27,40m de large et 8,5m de haut) comme un plateau de théâtre et offrir au public, placé sur toute sa longueur, la possibilité d’assister avec la même visibilité à un unique spectacle.
La pièce peut s’ouvrir à de multiples interprétations et donner différentes clés de lecture puisqu’il ne s’agit pas d’assister à une seule chorégraphie ; au contraire, cette pièce donne la possibilité d’assister à de nombreux solos et duos et personne ne peut être épargné.
Chaque colonne, chaque pierre, devient un objet qui parle aux danseurs et au public : les vingt-sept interprètes s’y attachent, réfléchissent, prennent toute l’énergie qu’il dégage en tant que témoin d’une histoire passée.
Et c’est cette énergie qui pousse les protagonistes vers une course épuisante autour de la nef. Les danseurs représentent une communauté avec ses règles de cohabitation. Ils se rencontrent, il s’aiment, ils se battent et défendent leur espace personnel. Tout cela est bien construit par Yvann Alexandre qui maîtrise la création du geste chorégraphique à partir de la valeur expressive de chaque partie du corps. L’enchainement des mouvements des danseurs, surtout dans les duos, est remarquable de par sa précision géométrique. Le public est surpris à chaque reprise après une brève disparition des interprètes; un nouveau jour réapparait et une nouvelle histoire se raconte.
Fragments mobiles a été présenté en version in situ dans le cadre du Festival Faits d’hiver grâce aussi au Centre des Monuments Nationaux qui s’engage pour la troisième année consécutive à la diffusion de l’art chorégraphique dans des lieux artistiques. Sa version plateau sera créée au Théâtre le Quai –T900 d’Angers en janvier 2018 dans le cadre de la programmation du CNDC. Les Fragmentes mobiles seront aussi repris les 18 et 19 février 2017 au Palais des Papes d’Avignon dans le cadre du festival Les Hivernales.