Cinderella

Chorégraphie : Mauro Bigonzetti

Distribution : Polina Semionova, Roberto Bolle, les premieurs danseurs et le Corps de Ballet de La Scala

Musiques : Prokofiev

Roberto Bolle-ph. Brescia Amisano

Le Théâtre La Scala de Milan ouvre sa saison avec une création : Cinderella de Mauro Bigonzetti. Une nouvelle version de ce célèbre conte de Perrault qui s’inscrit dans l’histoire de la danse après celles, parmi les plus connues, d’Ashton, de Noureev, de Maguy Marin ou de Thierry Malandain.

Quelles nouveautés nous a-t-elle présentées ?

Il s’agit d’un ballet avec une empreinte tout à fait contemporaine bien que les costumes s’inspirent du style du XVIème siècle. On trouve sa modernité dans le langage chorégraphique adopté par le chorégraphe qui parfois mélange des pas typiquement classiques avec d’autres hérités du jazz ou du style du music-hall. Les scénographies, enrichies par des projections vidéos et signées par les vidéo- designers Carlo Cerri, Alessandro Grisendi et Marco Noviello, contribuent à donner à cette pièce une allure nouvelle.

Sans doute, une des meilleures idées de Bigonzetti a été celle de réunir les deux sœurs avec la maîtresse, comme si elles n’étaient qu’une seule âme. Cela grâce à une structure en fer qui constitue les costumes des trois personnages et derrière laquelle dansent Virna Toppi, Antonella Albano e Denise Gazzo. Elles sont magistrales dans leur interprétation. Leurs variations sont sûrement les plus réussies du ballet avec celles des « amis du Prince » : Claudio Coviello, Antonino Sutera, Walter Madau et Eugenio Lepera dansent avec force et font une démonstration de leur habilité technique, surtout dans des grands sauts.

Antonella Albano, Denise Gazzo et Virna Toppi-ph.Brescia Amisano

Antonella Albano, Denise Gazzo et Virna Toppi-ph.Brescia Amisano

Les deux stars de la soirée sont Polina Semionova dans le rôle de Cendrillon et Roberto Bolle dans celui du Prince. Bigonzetti a beaucoup travaillé avec les deux étoiles, pour leur créer des rôles presque sur mesure. Leurs variations nous ont surpris, surtout celles de Roberto Bolle. Le chorégraphe a conçu un Prince fort, pas du tout romantique, une vraie surprise. Même les pas de deux entre Cinderella et le Prince ne dégagent pas une atmosphère de rêve comme dans d’autres versions dansées du conte. La fragile et délicate Cinderella se trouve face à un partenaire qui exprime toute sa virilité et un fort de désir de la retrouver.

Cette nouvelle version de Cinderella nous apporte une autre nouveauté. Cinderella ne perd pas sa chaussure, mais sa jupe. Une idée novatrice, certes, mais qui oblige Cinderella à sortir de scène pour l’essayer et en suite donner la preuve qu’il s’agit vraiment du vêtement perdu à minuit pendant le bal. Dans un moment si important du ballet, la magie s’en trouve quelque peu rompue. Le pas de deux final nous fait retrouver un peu de poésie. Il est original de par ses portés élaborés et Cinderella avec son Prince dansent leur joie avec romantisme. A remarquer aussi la figure centrale du père de Cinderella Christian Fagetti, qui interprète son rôle avec une grande maturité.

Découvrez quelques extraits du ballet sur:http://www.teatroallascala.org/it/stagione/2015-2016/balletto/cinderella.html

Milan, Théâtre La Scala

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